Six ans après la crise post-électorale, la Côte d’ivoire est redevenue l’économie la plus dynamique de la zone UEMOA. Une croissance que le pays compte bien maintenir grâce à la mise en place d’un Plan National de Développement (PND) avec un programme d’investissement de 49,24 milliards USD.
Situation de la dette en Côte d’ivoire
De 2011 à 2012, la Côte d’Ivoire a réduit son taux d’endettement public total par deux avec l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Malgré une hausse de 2 points entre 2012 et 2015, cette dernière reste inférieure au plafond de 70% du PIB retenu comme norme par l’UEMOA dans le cadre du Pacte de Convergence, de Stabilité, de Croissance et de Solidarité.
En 2015, le stock de la dette publique a connu une hausse de 22,9% par rapport à 2014 atteignant environ 7 914,8 milliards FCFA. La dette était ainsi constituée de :
– la dette extérieure estimée à 23,9% du PIB (soit 56,7% de la dette globale)
– la dette intérieureévaluée à 18,2% du PIB (soit 43,3% de la dette totale)
1. Dette extérieure
De façon concrète, l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE a permis de faire passer la dette extérieure du pays de 52,3% du PIB en 2011 à 17,3% en 2012. Ce taux a cependant connu une hausse de 5,8 points de PIB en 2015, pour atteindre 23,1% du PIB. Une augmentation qui s’explique par le recours au marché international des capitaux afin de financer les PND 2012-2015 et 2016-2020.
Les détenteurs privés sont les principaux créanciers de cette dette extérieure avec un encours évalué fin 2015 à 2 605,2 milliards, soit 58,03% de l’encours total de la dette extérieure. Les créanciers multilatéraux et bilatéraux se partagent le reste des encours avec respectivement 25% et 17%.
2. Dette intérieure
La dette intérieure connaît une tendance à la hausse depuis 2011. A l’époque, le stock de la dette intérieure était évalué à un peu plus de 2000 milliards. Fin 2015, l’encours de la dette publique s’élevait à 3 425,7 milliards FCFA, soit 18,2% du PIB.
3. Dette intérieure
Fin 2015, le montant total des émissions de la Côte d’Ivoire sur le marché régional s’est chiffré à 806,2 milliards de francs CFA, en baisse de 7% par rapport à 2013. Sur ce montant, la part des émissions par voie d’adjudication représente 45% du volume mobilisé, également en baisse par rapport aux années 2013 et 2014 qui affichaient respectivement 75% et 70% du montant total mobilisé.
Une stratégie d’endettement efficace
Depuis 2012, la Côte d’ivoire a mis en place une stratégie d’endettement permettant de répondre, au moindre coût possible, aux besoins de financement de l’Etat notamment pour la mise en place du PND, tout en maintenant le risque à un niveau prudent. Dans la continuité de cette première stratégie, l’Etat a mis en place un programme d’endettement sur la période 2017-2021 avec comme objectif de mobiliser des financements extérieurs via des emprunts concessionnels et semi-concessionnels respectivement à hauteur de 22% et 71%, mais aussi des financements commerciaux à hauteur de 7%.
Concernant le financement intérieur, il passera essentiellement par la mobilisation sur le marché régional. Ainsi, des titres publics à court, moyen et long terme seront proposés avec des taux d’intérêt allant de 5% à 6,5%.
Les agences de notations encouragent la progression de la Côte d’Ivoire
La croissance de la Côte d’ivoireet la mise en place de réformes structurelles visant l’amélioration du cadre d’affaires, des conditions de vies des citoyens et la modernisation des infrastructures suscitent l’engouement et les encouragements des différentes institutions internationales qui surveillent la progression du pays avec attention. En 2016, le FMI dans le cadre de la révision de l’analyse de la viabilité de la dette publique de la Côte d’Ivoire, a indiqué que la Côte d’Ivoire continue de présenter un risque de surendettement extérieur modéré.
Le FMI n’est pas la seule institution qui montre un regard optimiste sur la Côte d’Ivoire. L’agence de notation Moody’s a revu sa notation de la Côte d’ivoire à la hausse lui accordant désormais la note de Ba3, avec une perspective stable. Il en va de même pour l’agence Fitch qui pour sa part accorde une note de B+ avec une perspective stable.
Des notes encourageantes pour un pays dont les perspectives économiques restent positives avec des prévisions de croissance de 8,8% en 2018.
Pour plus d’informations sur la gestion de la dette en Côte d’ivoire, téléchargez la note d’information de la Côte d’Ivoire élaborée par l’UMOA-Titres.