Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a tenu, le mercredi 1er juin 2016, sa deuxième réunion ordinaire au titre de l’année 2016 dans les locaux du Siège de la BCEAO à Dakar en République du Sénégal, sous la présidence de Monsieur Tiémoko Meyliet KONE, Gouverneur de la Banque Centrale, son Président statutaire.
Le Comité a passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique intervenues au cours de la période récente ainsi que les facteurs de risque pouvant peser sur les perspectives de stabilité des prix et de croissance économique de l’Union.
Sur le plan international, le Comité a noté que l’évolution de l’activité économique mondiale est restée modérée au premier trimestre 2016, avec une croissance faible dans la plupart des pays industrialisés et un ralentissement dans les pays émergents. Dans ce contexte, les cours mondiaux des principales matières premières, notamment celles exportées par les pays de l’UEMOA, se sont repliés à l’exception de ceux de l’huile de palme, de l’huile de palmiste, de la noix de cajou et de l’or.
Examinant la situation interne de l’Union, le Comité a relevé que l’évolution de l’activité économique s’est maintenue à un rythme soutenu, tiré par le regain de dynamisme dans les secteurs secondaire et tertiaire. Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Union, en glissement annuel, s’est situé à 7,1% contre 7,2% le trimestre précédent. La croissance économique de l’Union pour l’année 2016 est attendue à 7,2% contre un niveau révisé de 7,0% en 2015. Cette évolution serait principalement imputable à la consolidation de l’activité dans le secteur secondaire ainsi qu’à la bonne tenue du secteur tertiaire.
Les membres du Comité de Politique Monétaire ont noté que l’exécution des budgets des Etats membres de l’UEMOA, au cours des trois premiers mois de l’année 2016, s’est soldée par un déficit global, base engagements, dons compris, de 251,7 milliards contre 355,1 milliards un an plus tôt. Cette atténuation du déficit budgétaire est imputable à l’accroissement des recettes plus important que celui des dépenses. Le Comité a encouragé les Etats à poursuivre les efforts de mobilisation des recettes fiscales et de rationalisation des dépenses publiques afin d’imprimer au déficit budgétaire une orientation lui permettant de s’inscrire dans le respect de la norme communautaire de 3,0% du PIB à l’horizon 2019.
Analysant l’évolution des prix dans l’Union, le Comité a constaté que l’inflation dans l’UEMOA, en glissement annuel, a décéléré pour se situer à 0,8% à fin mars 2016 contre 1,3% enregistré à fin décembre 2015. Cette évolution s’explique essentiellement par la diminution des prix des produits alimentaires, notamment les légumes et les céréales. A l’horizon de 24 mois, le taux d’inflation, en glissement annuel, est projeté à 1,9%, en phase avec l’objectif de stabilité des prix poursuivi par la Banque Centrale.
Le Comité a observé que les conditions monétaires se sont tendues dans l’Union au cours du premier trimestre 2016. Sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire, le taux moyen pondéré s’est établi à 3,82% contre 3,49% le trimestre précédent et le taux moyen pondéré des opérations hebdomadaires d’injection de liquidités s’est situé à 3,13% contre 2,59% un trimestre plus tôt.
Au terme de ces analyses, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidités et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal, respectivement à 2,50% et 3,50%, niveaux en vigueur depuis le 16 septembre 2013. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure fixé à 5,0%, niveau en vigueur depuis le 16 mars 2012.
Fait à Dakar, le 1er juin 2016
Le Président du Comité de Politique Monétaire
Tiémoko Meyliet KONE