L’ÉDUCATION FINANCIÈRE DES POPULATIONS EN ZONE UEMOA, UN LEVIER IMPORTANT POUR BOOSTER L’ÉPARGNE PUBLIQUE

L'ÉDUCATION FINANCIÈRE DES POPULATIONS EN ZONE UEMOA, UN LEVIER IMPORTANT POUR BOOSTER L'ÉPARGNE PUBLIQUE

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L’épargne et l’investissement sont des éléments importants pour le bien-être des finances personnelles de tout particulier mais aussi pour la croissance économique d’un Etat. Dans de nombreux pays, l’Etat cherche à encourager les citoyens à épargner plus ou mieux, à promouvoir des structures formelles plutôt qu’une épargne informelle et à promouvoir une plus grande diversification des placements. Cependant, l’accès limité aux marchés financiers pour certains groupes, la complexité des produits financiers et l’asymétrie de l’information constituent des obstacles considérables à l’épargne. 

De plus, la faible connaissance et le manque de compréhension des concepts d’épargne et d’investissement associés à des facteurs comportementaux et culturels peuvent limiter la propension des ménages à épargner.

A l’analyse, les autorités politiques ont donc élaboré diverses stratégies pour inciter les populations à l’épargne.

Ces stratégies combinent en général la réglementation prudentielle et législation en matière de protection des consommateurs, ainsi que des incitations financières, des programmes d’éducation financière et de sensibilisation, visant à encourager les particuliers à prendre des décisions appropriées en matière d’épargne.

Vous trouverez dans cet article les points essentiels qui montrent que l’éducation financière est un levier important pour booster l’épargne publique.

LA SITUATION ACTUELLE DE L’ÉDUCATION FINANCIÈRE EN ZONE UEMOA

Telle que définie par le Conseil de l’OCDE en juin 2005, l’éducation financière est le processus par lequel les consommateurs/investisseurs accroissent leur sensibilité aux produits, concepts et risques financiers, et acquièrent les compétences et la confiance nécessaires par le biais d’informations, d’une éducation ou de conseils objectifs sur les risques financiers

Le concept le plus large étend l’éducation financière à l’ensemble de la population, et inclut des dimensions culturelles et moins pratiques, à savoir la compréhension du monde économique et financier dans lequel ils vivent. 

Bien que certaines initiatives aient été prises dans le cadre de l’éducation financière, la performance de cette dernière dans l’UEMOA met en évidence les éléments suivants :

  • Un faible taux d’alphabétisation, associé à un faible niveau de connaissances financières. Dans l’espace UEMOA, le taux d’alphabétisation des adultes est de 44%. Ce ratio prend en compte les populations rurales et urbaines avec des taux d’alphabétisation faibles ou inexistants.   
  • Une absence de cadre cohérent de coordination des interventions d’éducation financière. Dans la plupart des pays, plusieurs institutions dispensent l’éducation financière de manière isolée. Collectivement, ce sont des structures étatiques en charge de l’inclusion financière, des associations professionnelles du système financier décentralisé, des structures départementales de mise en œuvre des programmes, avec des ONG spécialisées ou des associations de protection. 
  • Un manque de compétences techniques : la zone UEMOA ne dispose pas suffisamment d’experts ou de formateurs pour relever le défi en matière d’éducation financière surtout pour les personnes à faible revenu ;   
  • Des ressources financières peu suffisantes pour entreprendre des actions d’éducation financière : l’éducation financière n’est pas clairement définie dans les politiques publiques des États membres de l’Union.

COMMENT L’ÉDUCATION FINANCIÈRE PEUT AVOIR UN IMPACT SUR L’ÉPARGNE PUBLIQUE

L’éducation financière peut grandement contribuer à améliorer l’épargne publique. En effet, afin de mieux collecter l’épargne et mieux l’utiliser pour développer l’économie de la zone UEMOA, fournir une éducation financière aux populations est un préalable. C’est d’ailleurs l’une des missions de la SOAGA (Société Ouest Africaine de Gestion d’Actifs), première institution financière régionale spécialisée dans la gestion d’actifs créée par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). Dans le cinquième numéro de notre webmagazine LA TENDANCE, Monsieur Jean François BROU, son Directeur Général, en fait l’analyse. 

Selon lui, la SOAGA croit fermement que la gestion de l’épargne publique est un enjeu majeur pour la stabilité économique et financière de nos États de la zone UEMOA. Ainsi, les concepts financiers doivent être expliqués dans un langage pluridimensionnel, qui consiste à s’adapter au niveau de compréhension de chacun, afin de susciter un plus grand engagement de la part de nos populations. Le but est de rendre l’information accessible au plus grand nombre, ce qui leur permettra de prendre de meilleures décisions.

L’exemple de certains obstacles considérables à l’épargne tels que la faiblesse de la connaissance et de la compréhension des notions d’épargnes, nous montre qu’une incitation financière ou des programmes d’éducation financière permettront sans doute une meilleure collecte de l’épargne et une meilleure utilisation de cette dernière au service du développement de notre zone économique.

QUELLES ACTIONS POUR BOOSTER L’ÉDUCATION FINANCIÈRE DES POPULATIONS EN ZONE UEMOA ?

A en juger par la situation actuelle, bien que l’UEMOA ait progressé en ce qui concerne l’accès de la population aux services financiers ces dernières années, des mesures devraient encore être prises afin d’augmenter les connaissances de la population en matière financière. Selon la BCEAO, dans son Programme régional d’Éducation financière dans l’UEMOA, il s’agira notamment entre autres actions :

  • D’intégrer l’éducation financière dans les programmes du primaire, du secondaire et au niveau universitaire en menant les actions suivantes :
  • Concevoir des cours d’éducation financière à enseigner. Cela implique l’élaboration du contenu du programme d’études à enseigner aux élèves. Dans ce cas, la BCEAO peut coopérer avec les pays pour la mettre en œuvre à travers la CNSMO¹ et le Groupe de travail sur l’éducation financière recrutant des consultants.
  • Intégrer des cours d’éducation financière dans les programmes scolaires. L’intégration de ces cours sera de la responsabilité technique et financière de chaque Etat membre de l’Union. Pour ce faire, les Etats pourraient nouer des partenariats et recourir à l’assistance technique et financière pour la mise en œuvre de cette activité et son suivi. 
  • Former les acteurs de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur en éducation financière

Les activités menées dans le cadre de cette action sont les suivantes :

  • Développer des outils pédagogiques (manuels) pour l’éducation financière. Il s’agit de manuels destinés aux enseignants et aux apprenants.
  • Former le personnel aux cours et outils d’éducation financière. Il s’agit de l’organisme de formation des enseignants aux normes et manuels d’éducation financière. Les responsabilités du CNSMO (Comités Nationaux de Suivi et de Mise en Œuvre) et du groupe de travail consistent notamment à assurer la mise en œuvre technique de ces différentes formations de formateurs. À cet égard, ils doivent définir les profils requis et identifier les structures susceptibles de bénéficier d’une formation.
  • Organiser des actions de sensibilisation à l’éducation financière dans les milieux scolaire et universitaire 

La réalisation de cette action nécessitera sans doute :

  • Une organisation de rencontres entre professionnels de la finance,
  • Une organisation entre consommateurs de services financiers et apprenants dans les écoles et les universités.

Elle sera réalisée sous la responsabilité technique et financière de chaque pays. En effet, les pays peuvent saisir les opportunités d’événements mondiaux, régionaux ou nationaux pour réunir des professionnels de la finance, des organisations de consommateurs de services financiers et des apprenants des écoles et des universités. 

Pour en savoir plus sur l’éducation financière des populations en zone UEMOA, poursuivez votre lecture en téléchargeant le cinquième numéro de LA TENDANCE ici. 

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CNSMO¹: Le Comité National de Suivi de la Mise en Œuvre (CNSMO) de la Stratégie régionale d’inclusion financière dans l’UEMOA est chargé du suivi de la mise en œuvre de la feuille de route et a été constitué au niveau de chaque Etat membre de l’Union. Il a pour mission d’assurer l’articulation et la synergie entre les actions identifiées dans le cadre des Projets et celles menées au niveau de chaque Etat membre de l’Union.

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